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La région de Valence n’avait pas encore terminé de compter ses morts dans les terribles inondations survenues mardi 29 octobre au soir que déjà la colère a commencé à monter contre la gestion de la crise par le gouvernement local. La raison ? Ce n’est qu’à 20 heures, mardi, que les Valenciens ont reçu une alerte sur leurs téléphones leur demandant de ne pas sortir de chez eux. A cette heure-ci, le sud de la ville avait déjà sombré dans le chaos, la rocade de Valence, la V30, et la route de l’Albufera, la V31, commençaient à être inondées et à recouvrir entièrement les roues des voitures, obligeant les usagers à abandonner sur place leurs véhicules et chercher refuge à leurs risques et périls. Les communes alentour étaient déjà dévastées.
« Quand j’ai reçu ce message, c’était trop tard pour tous ceux qui, en essayant de rentrer des courses ou de leur travail, s’étaient déjà retrouvés piégés par les crues », raconte Anna Martinez, 54 ans, jointe par téléphone. Pour sa part, elle se trouvait en sécurité, chez elle, dans le centre de Valence, après qu’à 15 heures la mairie de Picassent, ville de la banlieue sud de Valence, a décidé d’évacuer le collège où elle est enseignante. « A Valence, il y avait de gros nuages noirs, mais il n’a commencé à pleuvoir que vers 19 heures, ce qui a créé un faux sentiment de tranquillité. Ce que l’on ne savait pas, c’était la quantité d’eau tombée sur les communes de l’intérieur, plus tôt dans la journée, et qui allait arriver ici brusquement sous forme de crue. »
Les autorités, quant à elles, disposaient de toutes les informations pour préparer un plan d’évacuation ou interdire les déplacements non essentiels. L’arrivée d’une goutte froide aux conséquences potentiellement dangereuses n’était pas une surprise. L’agence météorologique espagnole Aemet avait lancé sa première alerte cinq jours plus tôt et l’avait élevée à son niveau le plus haut, mardi à 7 h 30.
Peu avant 9 heures, sur le réseau social X, les services d’urgence du 112 ont conseillé aux Valenciens d’éviter les déplacements. A 11 h 45, ils ont diffusé sur les réseaux sociaux une alerte hydrologique concernant la crue de la rivière Magro, affluent du Jucar, dont le débit atteignait déjà les 1 000 mètres cubes par seconde et qui a causé, près de cinq heures plus tard, d’énormes dégâts à son passage dans les communes d’Utiel, Requena, Chiva ou Buñol. A 12 h 20, une autre alerte a été lancée concernant le débit important mesuré dans la rambla de Poyo, dont la crue emportera dans la soirée le pont de Picanya, avant de dévaster la municipalité de Paiporta, épicentre de la tragédie avec plus de 40 morts. Si les rivières débordaient en amont, il n’y avait aucune raison qu’elles ne le fassent pas en aval.
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